
Les essentiels : le chaga
À moins d’une heure en voiture de Montréal se trouve, en s’éloignant des sentiers battus, un organisme considéré comme un allié inégalé dès qu’on parle de santé, et ce, dans une multitudes de traditions culturelles. Qu’on parle du champignon de l’immortalité en Russie, du roi des plantes en Chine ou encore du très beau diamant de la forêt au Japon, le chaga (du russe чага) commence à faire de plus en plus d’adeptes en nos contrées, quoiqu’il y ait toujours été présent.
Polypore parasitaire à l’aspect revêche, noir à l’extérieur et orangé à l’intérieur, le chaga s’introduit par les blessures ouvertes des arbres (généralement les bouleaux) présents sur les territoires nordiques. Comme tous les champignons, le chaga est dépourvu de chlorophylle, ce qui l’oblige à tirer sa nourriture des organismes avec lesquels il est en contact. Bien qu’il absorbe les substances nutritives du bouleau, il vit néanmoins en symbiose avec son hôte, lui apportant protection et réserve de nutriments durant l’hiver.

Champignon chaga à l’état sauvage
Histoire
On retrouve les premiers écrits sur le chaga au Ier siècle av. J-C en Chine, dans un ouvrage médical écrit soit-disant par le légendaire Shen Nong, où on lui reconnait des propriétés médicinales. Il est, selon la tradition, déjà en utilisation en Sibérie à cette époque, et est utilisé pour traiter la tuberculose ainsi que les désordres du cœur, du foie et de l’estomac. Il se consomme alors sous forme de poudre. Les connaissances sur le chaga sont vraisemblablement emmenées aux Amériques par le détroit de Béring et sont transmises aux autochtones des tribus Cris et Dénés.

Sheng Nong buvant une décoction de chaga
Remède paysan populaire au cours des siècles, il est étudié scientifiquement pour la première fois en Russie, en 1864, mais il faudra attendre jusqu’en 2008 pour le voir entrer officiellement sur la liste des produits médicinaux de la Food and Drug Administration aux États-Unis et sur celle de l’Organisation mondiale du commerce.
Chez Espace Nomad nous encourageons nos lecteurs à faire leurs propres recherches afin d’en apprendre plus sur les sujets présentés. Une bibliographie partielle se trouve à la fin de cet article.
Propriétés
La liste des propriétés du chaga est longue et exhaustive, mais voici un résumé de ses principaux atouts. Avant de poursuivre, il faut noter que selon Santé Canada , le chaga n’est pas toxique et il est sans effets secondaires, mais les femmes enceintes ou allaitant sont invitées à consulter leur médecin avant la consommation.
- Antioxidant : Une teneur en antioxydants 95 fois plus élevée que le bleuet. Les antioxydants assurent la destruction des radicaux libres qui causent le vieillissement des cellules et provoquent des maladies inflammatoires comme l’arthrite, le psoriasis et l’eczéma, en plus de favoriser l’apparition prématurée des signes de l’âge. Les antioxydants sont aussi utiles pour lutter contre les maladies neurodégénératives et cardiovasculaires.
- Immunité : Le chaga est un adaptogène du système immunitaire, c’est-à-dire qu’il cerne, identifie et réagit à différents agresseurs. Il diminue aussi les allergies, le psoriasis et le stress.
- Anti-cancer : Le chaga ne peut pas arrêter la progression d’un cancer avancé, mais il peut inhiber le stade initial d’une tumeur grâce à l’acide bétulinique qu’il contient. Particulièrement efficace contre les cancers de l’estomac, du côlon et du foie. Cet acide donne aussi au champignon des propriétés anti-virales.
- Vitamines : B2, B3, B5, D, K.
- Minéraux : Silicium, cuivre, fer, manganèse, magnésium, zinc, potassium.
Cueillette
Comme pour les plantes, le miel ou la chasse, certaines règles sont à respecter afin de profiter au maximum du chaga, tout en respectant environnement ou il se trouve. Il est conseillé de le cueillir en hiver, moment où il est le plus concentré en nutriments. Il doit être récolté sur une terre non-contaminée et ne jamais être ramassé avant l’âge de trois ans. Le cueilleur doit aussi se familiariser avec la méthode d’extraction à la hache, puisqu’il est malheureusement facile d’endommager ou même de tuer les arbres alors de la récolte.
On conseille activement aux néophytes de s’informer auprès d’experts avant d’entreprendre leur première cueillette. Comme il s’agit d’un long processus, il est souvent plus simple et sécuritaire d’acheter le chaga déjà ramassé par un vendeur ou un organisme éco-responsable.
Le chaga vendu chez Espace Nomad est ramassé avec soin et respect dans les Laurentides et sa cueillette se conforme aux règles les plus strictes.

Le chaga tel que vendu chez Espace Nomad
Méthodes d’extraction et recettes
Il existe plusieurs manières de profiter des bénéfices santé du chaga, les deux plus populaires étant en poudre et en infusion.
Nous vous proposons ici une recette de décoction facile agrémentée de café, bien que celui-ci soit optionnel.
Café chaga infusé à froid
3 cuillères à table de chaga en morceaux
3 litres d’eau
1 ½ de café moulu grossièrement
. Ajouter 3 cuillères à table de chaga dans 3 litres d’eau portés à ébullition
. Laisser frémir à feu moyen environ 2 heures.
. Filtrer et laisser refroidir
. Faire infuser 1 ½ tasse de café dans 2 litres d’eau de source ou d’eau filtrée. Bien mélanger et laissez reposer 24 h.
. Filtrer le café infusé dans une passoire à grillage fin, puis passer au travers d’un coton fromage ou encore d’un filtre à café afin d’éliminer le marc de café.
Mélanger à part égale le café infusé et la décoction de café.
Se garde 3 semaines.
Bien qu’il se boive tel quel, nous vous proposons pour finir une recette de notre cru, le Chagaccino, afin d’enjoliver un super aliment qui comme vous l’avez vu, fait déjà tellement de bien. Bonne dégustation !
CHAGACCINO ESPACE NOMAD
Faire chauffer dans une casserole :
1 tasse de café/chaga infusé à froid
¼ de lait de noix maison
1 c.à.thé d’huile de coco
1 c.à.thé de sirop d’érable *Au goût
Une fois les ingrédients chauffés, mettre au Vitamix (1 x puissance 1) ou alors au mélangeur.
Verser dans une tasse et servir avec une mousse faite à partir de lait de soya type barista.
Décorer de pétales de rose et/ou de cannelle ou cacao.
Bibliographie
BOUCHARD, Louise. Introduction aux plantes médicinales. Académie herboriste, Montréal,2007.
LARIVIERE, Roger. Plantes comestibles et médicinales de la forêt boréale et bienfaits du chaga. L’ABC de l’édition, Rouyn-Noranda, 2016.
Chaga Canada : http://www.chagacan.com/
Foundation for Alternative and Integrative medecine. Journal Price-Portterger, édition numéro 4, hiver 2011-2012: http://www.faim.org/longevity/PPNF-Journal-Chaga.pdf